LE FILM - NOTE D'INTENTION

Home est né en voiture, en regardant les bords de l’autoroute: des maisons à quelques mètres seulement des voies, avec des gens dans les jardins, des tables en plastique à quelques mètres des pots d’échappement, et d’autres maisons abandonnées aux fenêtres murées… Des maisons comme des histoires qui défilent à travers les vitres de la voiture.


Rythmé par le mouvement incessant du flux et reflux des voitures et camions sur une autoroute, HOME n’est pas un road movie mais bien son image inversée. On “bouge” beaucoup dans HOME mais on ne voyage guère. Le voyage, c’est pour les autres, pour ceux qui défilent constamment devant les yeux des membres de cette famille. Pour eux, ce n’est pas la vie sur les routes, mais sur le bord de la route. Cette vie à quelques mètres des voitures, camions, caravanes, motos, dont le nombre ne cesse d’augmenter jour après jour dans un bruit de plus en plus assourdissant, devient peu à peu insoutenable pour la famille. Chacun essaie tant bien que mal de gérer la situation avec ses propres moyens. Mais à travers le comportement de plus en plus fou des personnages, on se dit que le danger ne va peut-être pas venir de l’autoroute, mais bien de la famille elle-même.

Dès la genèse du projet, j’ai eu le désir de réaliser un film d’une immense liberté dans le mélange des tons et des genres. Un désir d’osciller constamment entre le burlesque et le drame, en amenant le spectateur sur la frontière qui délimite, sans les départager, l’absurdité de la folie. Cet humour noir, ces situations décalées, sont en partie suscitées par le caractère obsessionnel des personnages. Cette famille veut continuer à vivre “normalement” au bord de cette autoroute, sauver les apparences d’une vie de famille, et devient malgré elle, jour après jour, de plus en plus marginale...

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